Speaker A [00:00:00]:
Speaker A [00:00:00]:
Speaker A [00:00:00]: Aujourd'hui, j'ai l'honneur de recevoir Marie de Ta Pensée A, qui est un compte Instagram et donc un collectif féministe qui travaille à rendre visible la charge mentale de la femme en leur donnant la parole sur leur compte Instagram, en faisant l'analyse de leur charge mentale et en proposant bien évidemment des solutions. Coucou, bienvenue au Café des Burnies, le podcast qui prend soin des nanas en burnout. Je m'appelle Sarah et je suis dealeuse de peps pour nanas épuisées. Grâce à mon expertise d'infirmière, de naturopathe, de coach en résilience et ma passion pour la trichothérapie. Ma mission est de t'aider à déculpabiliser, à sortir de ton isolement pour retrouver confiance en toi et reprendre goût à la vie. Alors chaque semaine, que ce soit avec une nana inspirante ou en solo, on parlera dévalorisation, échecs, harcèlement, mal-être, mais aussi résilience, épanouissement, espoir, reconversion et bien sûr trichothérapie. Si tu as un doute sur ton état de fatigue, ton état d'épuisement, si tu te poses la question est-ce que je suis en burn-out, est-ce que je suis juste en fatigue passagère, je te recommande le test CDI. 19 questions qui prennent en compte tes relations avec les autres, ton état de fatigue, mais aussi ton état émotionnel. Et puis, en fonction de ta réponse, je t'enverrai par mail des actions adaptées à mettre en place le plus rapidement possible. Maintenant, détends les épaules, cohérence cardiaque et profite pleinement de cet épisode. Coucou Marie, comment ça va Ça va très bien et toi Ça va très très bien, Merci beaucoup d'avoir accepté mon invitation et d'être parmi nous aujourd'hui pour parler de la charge mentale. C'est un sujet qui a ses tendances, enfin ce qui est bien, on va dire qui prend, qui se démocratise. Les gens commencent un peu à comprendre ce que c'est la charge émotionnelle, la charge mentale, et on commence à se dire « Ah, peut-être que ça touche vachement les femmes quand même, et que ça peut expliquer le nombre de burn-out qui n'arrête pas d'augmenter d'année en année, et ça, surtout depuis le Covid. » Mais tout d'abord, Marie, c'est le collectif T'as Pensé À Mais qu'est-ce que c'est que ce collectif
Speaker A [00:00:00]:
Speaker B [00:02:08]:
Speaker B [00:02:08]:
Speaker B [00:02:08]: Alors, ce collectif T'as Pensé À c'est un compte Instagram avant tout, et un collectif féministe qui travaille à rendre visible la charge mentale des femmes dans le couple et la famille hétérosexuelle, et ce en leur donnant la parole sur notre compte. C'est un compte de témoignages dont nous, en fait, toutes les semaines, on travaille à récolter, à analyser, à publier les témoignages de femmes autour des questions de la charge mentale, de leur... Comment elles le vivent au quotidien, qu'elle a le ressenti par rapport à ça, comment elle gère les problèmes aussi. Et voilà, et donc ce compte, il est géré collectivement. Du coup, on est deux derrière ça, moi et Emile, ma collègue. Donc le but pour faire court, c'est de mettre vraiment en lumière la charge mentale finalement dans sa diversité et C'est non seulement un espace d'expression pour les femmes qui témoignent, mais aussi on veut, par l'accumulation des témoignages, entraîner une prise de conscience générale, sensibiliser le grand public et faire prendre conscience que la charge mentale c'est un problème global, Ce n'est pas un problème de quelques personnes.
Speaker B [00:02:08]:
Speaker A [00:03:18]:
Speaker A [00:03:18]:
Speaker A [00:03:18]: J'ai un souvenir d'un poste que vous avez mis il n'y a pas longtemps, où la dame dit en gros, au boulot, j'avais plein de choses à faire. Ensuite, en rentrant à la maison, comme par hasard, il y avait plein de choses à faire, blablabla. Et donc, elle se focalisait beaucoup finalement sur les tâches qui s'accumulaient et puis l'imprévu. Et la dernière phrase de ta pensée A, c'est non mais le problème, c'est pas les tâches. Le problème, c'est qu'il n'en faut pas une. C'est-à-dire qu'on se focalise sur le... On a beaucoup de choses à faire en pensant que c'est à nous absolument de tout faire, et on se pose pas la question, est-ce que c'est à moi de faire tout ça Est-ce que c'est normal en fait que moi qui fasse tout ça En fait, oui, c'est tout à fait ça.
Speaker A [00:03:18]:
Speaker B [00:03:59]:
Speaker B [00:03:59]:
Speaker B [00:03:59]: Parce que les tâches, il y en aura toujours de toute façon. En fait, ce qu'on veut mettre en lumière aussi, ce qui est vraiment problématique pour nous, c'est que des tâches à la maison, il y en a tout le temps à faire. La charge mentale, il y en a dans un foyer. Et on ne peut pas la faire disparaître. Parce qu'il faudra toujours faire trois repas par jour. Plus les enfants, s'il y a des enfants. Il faudra toujours faire le ménage de temps en temps, parce qu'on veut tous et toutes rester en bonne santé. Il faudra faire les lessives, parce qu'on ne peut pas aller au travail avec des amis sales. Il faudra faire tout ça. Le problème, ce n'est pas qu'il y a ça à faire et qu'on ait à le faire, c'est qu'il n'y a qu'une personne qui le fait et que l'autre prend pas sa part. Et du coup, si tu devais nous définir la charge mentale, ce serait quoi Alors, La définition de la charge mentale, c'est l'ensemble des pensées qui sont dirigées vers la gestion et la planification de la vie domestique du couple et de la famille. La définition, c'est vraiment ça. C'est pas qui fait quoi dans le foyer, mais qui pense à quoi ou qui planifie quoi. Donc typiquement, faire une lessive, c'est pas de la charge mentale, c'est exécuter une tâche. Mais ce qui va être de la charge mentale, c'est de checker un peu partout si tout le monde, mon conjoint, mes enfants, etc. Ont encore des chaussettes propres ou pas. Et sinon, de vite penser qu'il faut faire une lessive tout de suite, sinon...
Speaker B [00:03:59]:
Speaker A [00:05:30]:
Speaker A [00:05:30]:
Speaker A [00:05:30]: Et même, est-ce que j'ai de la lessive Si j'en ai, ok. Si je n'en ai pas, il faudrait que je pense à le mettre sur la liste de course. Une fois que j'arrive dans le magasin, quel lessive prendre Attends, il ne faut pas qu'elle soit trop chimique pour les enfants, pas trop long, virons, blablabla. Mais en même temps, combien elle coûte En fait, c'est toutes ces...
Speaker A [00:05:30]:
Speaker B [00:05:48]:
Speaker B [00:05:48]:
Speaker B [00:05:48]: C'est ça. Et puis, quand est-ce que je vais la lancer pour pouvoir être là quand je vais devoir l'étendre parce qu'il ne faut pas que le longe moisisse Bref, voilà, tout ça. Donc, ce n'est pas la tâche en elle-même en réalité, c'est tout ce qu'il y a autour
Speaker B [00:05:48]:
Speaker A [00:05:59]:
Speaker A [00:05:59]:
Speaker A [00:05:59]: et on n'y pense même pas. On ne va pas se dire que ça, ça fait partie de ma liste, de ma to-do liste, et pourtant, c'est dépenser en fait, c'est tout dépenser, c'est tout ce qu'on doit prévoir, c'est un peu ce qu'on appelle les tâches invisibles.
Speaker A [00:05:59]:
Speaker B [00:06:13]:
Speaker B [00:06:13]:
Speaker B [00:06:13]: Oui c'est ça, c'est du travail invisible en fait finalement, et effectivement comme tu dis, c'est pas du tout évident de... En fait, c'est très compliqué à mesurer, cette charge mentale. C'est un flux de pensée continue qu'on a, et C'est difficile à quantifier, mais c'est indéniable que ça provoque beaucoup de fatigue et de stress.
Speaker B [00:06:13]:
Speaker A [00:06:37]:
Speaker A [00:06:37]:
Speaker A [00:06:37]: Il faut savoir qu'en fait, penser, juste penser, réfléchir à quelque chose, surtout si c'est anxiogène, forcément ça va consommer autant d'énergie que si tu faisais la chose en vrai. C'est-à-dire que le cerveau, il va aller déstocker ce qu'il faut en cortisol et compagnie, et ça va t'épuiser alors que toi en réalité tu fais que penser, c'est que dans ta tête. Et ça j'arrête pas de le répéter, c'est que des pensées mais ça bouffe. Ça bouffe de l'énergie et ça génère du stress. Donc si on peut son passé, si on peut la partager avec quelqu'un, ça peut être sympa. Pourquoi porter ça à 100% sur son dos Avant d'aller plus loin, est-ce que tu peux nous dire la différence entre la charge mentale et la charge émotionnelle
Speaker A [00:06:37]:
Speaker B [00:07:18]:
Speaker B [00:07:18]:
Speaker B [00:07:18]: Oui, alors la charge émotionnelle, on pourrait les séparer en deux groupes. La charge mentale, c'est vraiment un peu ce qu'on a dit, finalement c'est très lié à ce qu'il y a à faire dans le foyer, à la planification, à l'organisation des besoins du foyer. La charge émotionnelle, ça va être un peu plus spécifique, ça va vraiment être le fait de prendre en compte et de s'ajuster aux besoins émotionnels de son entourage. Donc par exemple, avoir des petites attentions pour sa famille, que ce soit le convent ou pas d'ailleurs, pour ses proches, les écouter, faire preuve d'empathie, se dire « ah, si je suis en train de faire les courses, tiens, ce truc-là, il aime bien, donc je vais… » Bon, c'est tout ce qui a plus lié avec le bien-être, on va dire, émotionnel de l'entourage.
Speaker B [00:07:18]:
Speaker A [00:08:13]:
Speaker A [00:08:13]:
Speaker A [00:08:13]: Et du coup, quand On revient à la période Covid, au final, on se dit que c'est normal qu'il y ait eu plus de burn-out chez la dame, étant donné que le Covid avait mis une sorte de... Je pense que ça avait mis une pression supplémentaire pour la femme, je ne sais pas ce que tu en penses, en ce qui concerne toutes les précautions à mettre en place pour éviter déjà d'attraper le virus. Et une fois que tu étais contact, positif, blablabla, tout ce qu'il fallait mettre en place à ce moment-là...
Speaker A [00:08:13]:
Speaker B [00:08:38]:
Speaker B [00:08:38]:
Speaker B [00:08:38]: Tout à fait. Et puis même pendant le confinement, il y a eu un rapport d'ailleurs qui est sorti fin de l'an dernier, il me semble, là-dessus, du Haut conseil à l'égalité, même en termes de charge mentale, le cas du télétravail, disons, il y a eu beaucoup de cas où les deux conjoints continuaient à travailler, mais la femme était en général travaillée dans l'espace public de la maison, donc le salon ou l'espace commun, alors que l'homme avait plutôt le privilège d'être dans la chambre parce qu'il faut qu'il soit tranquille, etc. Donc forcément quand c'est comme ça, d'autant plus si c'est comme ça déjà, c'est toi qui vas faire les repas parce que t'es déjà dans l'espace commun donc voilà donc c'est toi qui l'as sous les yeux donc c'est toi qui t'avais pensé et puis s'il y a des enfants c'est toi qui vas le solliciter quoi, mais mécaniquement c'est
Speaker B [00:08:38]:
Speaker A [00:09:40]:
Speaker A [00:09:40]:
Speaker A [00:09:40]: c'est juste impossible quoi si t'es sur ton ordinateur et en même temps tu dois surveiller qu'à côté ça fasse ses devoirs, que ça fasse pas de bêtises. Puis de toute façon, toi t'es là
Speaker A [00:09:40]:
Speaker B [00:09:50]:
Speaker B [00:09:50]:
Speaker B [00:09:50]: Oui voilà, t'es là On a cette idée que la mère est toujours plus disponible.
Speaker B [00:09:50]:
Speaker A [00:09:58]:
Speaker A [00:09:58]:
Speaker A [00:09:58]: Ça vient d'où ça
Speaker A [00:09:58]:
Speaker B [00:10:00]:
Speaker B [00:10:00]:
Speaker B [00:10:00]: Ça, alors, je pense que ça vient de l'éducation, certes, mais aussi des représentations en général, parce que l'éducation, c'est une chose, on a tendance à reproduire les modèles avec lesquels on a grandi. Je dirais l'éducation de manière plus générale parce que, au final, même si on est élevé par des parents qui font attention à ces choses-là, on est quand même socialisé avec nos pères, avec l'institution scolaire, avec la pop culture, avec toutes les représentations qui sont déployées partout. Donc finalement, on baigne là-dedans. Et puis même au niveau professionnel, tu vois, le fait que les filles soient poussées vers plus certaines études que vers d'autres, ou les discriminations qui persistent encore dans le monde du travail. Une femme, autre jour, qui me disait que quand elle était employée, c'était ça, si elle partait à 17h pour aller chercher ses enfants, c'était « Ah, ben ça va, cool,
Speaker B [00:10:00]:
Speaker A [00:11:01]:
Speaker A [00:11:01]:
Speaker A [00:11:01]: tu pars tôt », etc. Alors qu'il faut bien que quelqu'un aille les chercher, surtout si on n'a pas les moyens de payer quelqu'un pour le faire à notre place. Dans quoi c'est cool d'aller chercher des enfants Pour celles qui ont des gamins et qui vont les chercher à l'école, il n'y a absolument rien de cool là-dedans, c'est du boulot
Speaker A [00:11:01]:
Speaker B [00:11:17]:
Speaker B [00:11:17]:
Speaker B [00:11:17]: Exactement, mais donc tout ça finalement,
Speaker B [00:11:17]:
Speaker A [00:11:20]:
Speaker A [00:11:20]:
Speaker A [00:11:20]: c'est des représentations, des idées qu'on se fait, ne serait-ce que le congé maternité, le congé parental. Et en fait non, il n'y a rien de congé là-dedans, c'est du boulot, c'est du travail. Mais quand tu reviens d'un congé parental, les gens croient que t'es en train de te rouler les pouces pendant je sais pas combien de temps et que ça va c'était cool, c'était bien. T'étais à la maison tranquille. Tranquillou. Et donc ça fait finalement t'es plus exposée à un sorte de type d'harcèlement au travail parce que t'es quand même maman, t'as des enfants, mais le fait que tu prennes du temps pour tes enfants qui du travail, c'est comme si t'étais moins bien employé, que t'allais pas aussi vite que les autres, et donc tu risques, en plus au boulot, d'avoir des réprimandes ou des rappels, ou bref, que ça se passe pas super bien. C'est ça, et puis même
Speaker A [00:11:20]:
Speaker B [00:12:11]:
Speaker B [00:12:11]:
Speaker B [00:12:11]: que ça bloque l'avancement de ta carrière aussi, parce que si tu peux pas faire de reçus, ça peut empêcher un certain avancement. Alors que pour les personnes qui peuvent ne pas s'en soucier, qui ont ce privilège de ne pas s'en soucier... Dans tous les cas, je pense que le fait qu'on soit dans cette société patriarcale, finalement, c'est hyper vieux déjà. Je ne sais pas si ça a toujours été comme ça ou pas. Je pense que ce n'est pas vraiment la question. Parce que je pense que maintenant, on le baigne tellement dedans et c'est tellement ancré que pour que le monde continue de tourner tel qu'il tourne actuellement, il n'y a pas vraiment d'autre choix que de continuer à imposer ça aux femmes. Donc, en fait, si on change les choses, les hommes vont perdre énormément de privilèges, le privilège de ne pas avoir à se soucier de tout ça. Et puis, tout un tas d'autres privilèges qu'on connaît, professionnels, de sécurité, etc. Donc, je pense que maintenant, il y a vraiment un... Il y a toujours eu, mais il y a vraiment un aspect de frein à ce qu'on en parle, à ce qu'on essaie de trouver des solutions pour résoudre le problème, il y a une réticence, parce qu'on voit bien que si on change ces choses-là,
Speaker B [00:12:11]:
Speaker A [00:13:43]:
Speaker A [00:13:43]:
Speaker A [00:13:43]: les hommes vont perdre des privilèges indéniables. Ils vont devoir carburer plus, ils vont devoir mettre la main à la pâte et ils n'en ont pas envie tout simplement. Alors donc, ils deviennent des as de la manipulation. Des fois, tu sais, je me dis franchement, est-ce qu'ils font quelque chose Moi, J'ai l'impression que c'est tellement perpétué par la télé, les magazines, l'éducation et tout ça que nous-mêmes, en fait, on se tire un peu une balle dans le pied, ou on commence à prendre les choses en main. Et des fois, je me demande, est-ce qu'ils font des efforts pour qu'on reste dedans, ou est-ce que nous, on est dedans et on a du mal à en sortir. Je sais pas, après j'imagine que ça dépend des foyers.
Speaker A [00:13:43]:
Speaker B [00:14:21]:
Speaker B [00:14:21]:
Speaker B [00:14:21]: Ouais ça franchement je pense que ça dépend vraiment des foyers mais je pense que en fait j'ai un peu du mal avec cette idée de si tu veux dire ah oui on accepte de la difficulté bah surtout avec le travail domestique, c'est qu'il faut bien le faire, de toute façon. Surtout quand on a des enfants, je pense que c'est encore plus difficile de s'extraire de ça. C'est pas comme le travail professionnel, finalement. On pourrait dire, tu vois, si dans un boulot qui te plaît pas, etc., on change. OK, oui, alors il faut le réfléchir, il y a des problèmes éventuellement financiers, etc., est-ce qu'on peut le se permettre, tout ça Mais c'est possible, puisque finalement, c'est un boulot. Donc, ça peut en tout cas...
Speaker B [00:14:21]:
Speaker A [00:15:10]:
Speaker A [00:15:10]:
Speaker A [00:15:10]: Se modifier, s'aménager...
Speaker A [00:15:10]:
Speaker B [00:15:13]:
Speaker B [00:15:13]:
Speaker B [00:15:13]: Il y a des solutions qui peuvent éventuellement être trouvées. Au niveau du travail domestique, c'est un peu un incontournable. Si il y a une tâche que je n'ai pas faite au travail, par exemple, au pire, je la fais demain, ou il y a des retards, ou je serai peut-être réprimandée, mais ça ne va pas changer la face du monde, il va rien se passer. Mais au niveau des tâches domestiques, par exemple, surtout si j'ai des enfants, si personne n'a pensé à racheter du lait et qu'il n'y en a pas et qu'il y a déjà, je ne sais pas, 21 heures que tout est fermé, on est quand même sur un autre niveau de soucis.
Speaker B [00:15:13]:
Speaker A [00:15:51]:
Speaker A [00:15:51]:
Speaker A [00:15:51]: L'impact n'est pas le même, l'enjeu n'est pas le même. Et puis, il y a tout l'affect. Je veux dire, ton dossier, tu peux prendre du recul, mais chez toi, toi-même, tes enfants, non. Tu vois, émotionnellement, c'est pas le même rapport. Oui, tout à fait. Donc tu lâches beaucoup moins l'affaire que si c'était un dossier ou même un patient au travail.
Speaker A [00:15:51]:
Speaker B [00:16:13]:
Speaker B [00:16:13]:
Speaker B [00:16:13]: Et puis on est dans une situation parfois de dépendance même, parce que ce travail qu'on fait dans le foyer, ce travail domestique, c'est un travail qui est pas rémunéré. Et donc ce qu'on fait, par exemple, qu'on consacre ce temps, qu'on consacre au foyer, au tâche domestique, qu'on consacre pas à notre vie professionnelle, c'est un manque à gagner.
Speaker B [00:16:13]:
Speaker A [00:16:37]:
Speaker A [00:16:37]:
Speaker A [00:16:37]: Et ne serait-ce que pour le bien-être. Je veux dire, déjà, oui, tu pourrais peut-être exploser dans ton milieu professionnel si tu as des objectifs bien précis et que la maison est un frein, ça t'empêche. Je dis pas que c'est rédhibitoire, mais c'est un frein, quoi qu'il arrive. Mais même pourtant bien-être, c'est-à-dire qu'à force d'être 100% dans l'étage et « servir » tout le monde, on s'oublie et on n'a même plus cinq minutes. Moi, c'est ce que je vois avec les filles que j'accompagne. Mais c'est trop compliqué de placer 15 minutes par jour, ne serait-ce que pour respirer. Parce que tu comprends, je dois faire ça, je dois faire ça, je dois... Oui, mais non. Il y a quelqu'un d'autre qui peut faire ça. J'arrête pas de dire laver la vaisselle, faire les courses, t'as pas besoin d'un bac plus 20, t'as pas besoin d'avoir fait l'ENA, t'as des pieds, des mains, une tête, une matière grise, donc tout le monde peut faire ça. C'est pas une obligation, t'es pas indispensable pour ce travail, c'est pas un savoir de fou et puis
Speaker A [00:16:37]:
Speaker B [00:17:33]:
Speaker B [00:17:33]:
Speaker B [00:17:33]: tout ça prend. Oui, tout à fait. C'est important, justement, je pense, de le souligner, et puis de le souligner auprès des hommes surtout. Il y a en fait, je sais pas si tu connais le texte politique du travail domestique, The Politics of Housework de Pat Menardy. Elle liste toutes les « bonnes excuses » pour pas faire... « Je sais pas faire, j'y arrive pas. Je sais pas faire, non, mais t'es plus douée que moi pour ça. En fait, effectivement, de fait, oui, moi je suis plus douée que mon mari pour faire certains trucs, mais parce que j'ai été socialisée comme ça, parce que mes parents m'ont appris ça, m'ont dit que c'était important de savoir le faire.
Speaker B [00:17:33]:
Speaker A [00:18:18]:
Speaker A [00:18:18]:
Speaker A [00:18:18]: Et lui... Et parce que je le fais depuis des années, donc même si j'étais naze de chez naze, je finirais quand même athlète. Et les signes, je connais les programmes parce que ça fait des années que je l'ai fait. Donc
Speaker A [00:18:18]:
Speaker B [00:18:29]:
Speaker B [00:18:29]:
Speaker B [00:18:29]: finalement, c'est des trucs qui s'apprennent. Et c'est simple. Et il n'y a pas besoin de... Comme tu dis, effectivement, il n'y a pas besoin d'un bac plus cinq
Speaker B [00:18:29]:
Speaker A [00:18:40]:
Speaker A [00:18:40]:
Speaker A [00:18:40]: pour faire toutes ces choses, pour apprendre toutes ces choses. Donc... Et je me dis, on n'a qu'à donner l'exemple, genre au boulot. Donc, il y a toujours un travail d'équipe, même s'il y a des échelles et chacun son poste, ça reste un travail d'équipe pour que ça roule. Et généralement, tu n'es pas contente quand ton collègue ne te ramène pas le boulot à l'heure ou il ne le fait pas correctement ou il oublie de le faire. Bref, t'estimes qu'il avait sa part de travail et qu'il ne l'a pas fait. Pourquoi on réfléchit pas pareil à la maison Ça reste une équipe. Vous êtes deux. S'il y a des enfants, vous êtes deux à être responsable de ces enfants. C'est une équipe. Alors, dis-lui, hé, t'as pas fait ton travail, tout simplement, tu vois, considère-le comme un collègue de travail au final quand il s'agit des tâches ménagères. Je ne sais pas ce que tu en penses de la métaphore, moi, elle me semble...
Speaker A [00:18:40]:
Speaker B [00:19:26]:
Speaker B [00:19:26]:
Speaker B [00:19:26]: Oui, je pense que c'est une bonne métaphore, mais Effectivement, pour renverser, pareil, parce que c'est vrai qu'on parle beaucoup des femmes et de ce qu'elles pourraient dire, etc. De ce qu'elles pourraient amener comme solution. Moi, je pense aussi que, oui, les hommes, si vous êtes le collègue, justement, qui a perdu son temps et à l'heure, vous considérez comme normal que quelqu'un vous dise quelque chose. Et que votre supérieur vous dise que ça va pas, fait un effort. Et oui, ce serait normal. A priori, personne ne trouvera rien à redire. Donc pourquoi, en termes de travail domestique, c'est toujours non mais je suis fatiguée ou non mais je sais pas faire mais ceci mais ce Ouais, tire ça ton boss, on verra C'est ça là faut ben ouais que les hommes se responsabilisent à ce niveau là quoi et arrête d'attendre que arrête d'attendre qu'on leur dise aussi parce que parce que c'est ça la charge mentale, c'est de faire penser. Un des témoignages qu'on avait posté qui était pour moi la charge mentale, c'est quand je demande à mon conjoint de faire le message de l'un, et qu'il me dit « ok, tu m'y feras penser ». Oui, MDR.
Speaker B [00:19:26]:
Speaker A [00:20:33]:
Speaker A [00:20:33]:
Speaker A [00:20:33]: Ok. Je vais la faire, quoi
Speaker A [00:20:33]:
Speaker B [00:20:36]:
Speaker B [00:20:36]:
Speaker B [00:20:36]: Je te le dis maintenant, mets-toi un rappel si t'as besoin d'un rappel et fais-le quoi, et pense-y parce que sinon... Oui sinon autant que je le fasse en fait, ça c'est... Je pense qu'il y a cette prise de conscience-là à prendre, cette responsabilisation à faire
Speaker B [00:20:36]:
Speaker A [00:20:54]:
Speaker A [00:20:54]:
Speaker A [00:20:54]: du côté des hommes. J'ai l'impression qu'il y a quand même plus de prise de conscience par rapport à ça, et qu'on en parle plus, et que peut-être les femmes délèguent plus Je n'ai pas regardé des chiffres, mais j'ai l'impression que cette histoire d'inégalité, que ce soit dans le milieu professionnel ou personnel, a quand même pris de l'ampleur.
Speaker A [00:20:54]:
Speaker B [00:21:17]:
Speaker B [00:21:17]:
Speaker B [00:21:17]: Mon niveau de la prise de conscience, je suis un peu mitigée sur la question honnêtement, parce que par exemple au niveau du... Bon, la charge mentale, on a dit que c'était compliqué à mesurer, parce que c'est un peu de pensée, mais un truc qu'on sait très bien mesurer en France, c'est le temps passé sur les tâches domestiques. On a des chiffres très précis là-dessus. Encore aujourd'hui, les femmes passent par jour une heure trente de plus que leurs conjoints en moyenne, en couple hétérosexuel, une heure trente de plus par jour que leur conjoint à s'occuper des tâches de massif. Ça c'est l'enquête en cas du temps de 2010. Je regardais la semaine dernière les chiffres. Alors en France on n'a pas d'enquête en cas du temps plus récente, mais par exemple en Suisse, une enquête de 2019-2020 donne les mêmes chiffres. Et puis même si tu regardes le rapport au conseil à l'égalité, au final la conclusion de ce rapport là qui a été publié début 2023, c'est qu'il y a une prise de conscience un peu dans les discours des hommes. Par exemple, le chiffre qui m'avait marqué, c'est qu'il n'y a que 9% d'hommes qui déclarent que c'est normal que les femmes fassent tout à la maison si leur congenre travaille. Donc 9% pourrait se dire, ok, c'est pas beaucoup. Dans les comportements, en fait, ça ne suit pas. Même si en proportion c'est peu, il y a beaucoup d'hommes qui disent que non, c'est pas normal. Il faudrait défaire cette répartition genrée des travails domestiques, travail rémunéré. Mais dans les comportements, en fait, ça ne se suit pas, puisque ces chiffres sur la répartition du travail domestique n'ont pas évolué, finalement, depuis des années. Voilà. Après, c'est quand même la prise de conscience. En fait, je ne sais pas si une prise de conscience est vraiment dans les faits. C'est surtout, je pense, ce n'est pas bien de se déclarer...
Speaker B [00:21:17]:
Speaker A [00:23:05]:
Speaker A [00:23:05]:
Speaker A [00:23:05]: Autrement, ouais, genre c'est bien. De dire autre chose. En gros, le gars, il avait pas trop le choix.
Speaker A [00:23:05]:
Speaker B [00:23:10]:
Speaker B [00:23:10]:
Speaker B [00:23:10]: Je pense qu'il y a un peu ça aussi. Bon, d'un côté, c'est quand même positif dans la mesure où, justement, il y a quand même un petit changement de valeur. On peut se dire, OK, les hommes commencent à se dire que c'est bien de se revendiquer féministe ou même pour une meilleure répartition du travail domestique, mais là on attend que le comportement suive.
Speaker B [00:23:10]:
Speaker A [00:23:37]:
Speaker A [00:23:37]:
Speaker A [00:23:37]: Exact. Je ne sais pas du coup si... Parce que oui, on revient toujours à ce fameux ce que la femme doit lâcher, et ce que la femme doit dire. Moi, personnellement, quand je les accompagne, sincèrement, on démarre tellement de loin qu'on commence par la communication, c'est-à-dire, il n'est pas dans ta tête, tu dois dire les choses. Sinon, j'ai un autre souci, c'est qu'elles sont toujours en attente à ce que la personne se responsabilise toute seule dans son coin, mais moi j'ai l'impression que ça ne viendra jamais. Donc je dis plutôt tu annonces les choses, tu planifies, tu expliques, tu annonces les choses, tu dis les choses, n'attends pas à ce que ça se fasse tout seul. Mais oui, est-ce que c'est la bonne solution de toujours être cette personne qui fait le travail, qui refait le travail Tu as l'impression que ça se termine jamais, quoi. Et puis, c'est une charge en plus, quoi. Ben oui.
Speaker A [00:23:37]:
Speaker B [00:24:28]:
Speaker B [00:24:28]:
Speaker B [00:24:28]: C'est une charge en plus de se dire « bon, ok, je vais faire un agenda partagé, comme ça, j'aurai les notifs, etc. » honnêtement, est-ce que ça sert Enfin nous on a énormément de témoignages justement de femmes qui font ça, qui essaient de faire cet effort-là, mais au final, maintenant ça fait plus parce que c'est tellement d'efforts pour rien. Donc moi je pense que la communication de toute façon est hyper importante, je pense qu'il faut exprimer ses besoins, exprimer, voilà. En tout cas, pour commencer, je pense que c'est bien de le faire, de dire, ok, on prend une heure là ensemble, on planifie, moi je m'engage sur ça, toi tu t'engages sur ça, chacun son truc, maintenant, ok, ça je m'en occupe plus, c'est toi qui le fais. Et puis d'essayer de donner une chance à ça et évidemment mais je pense aussi que un truc hyper important c'est qu'il faut que de l'autre côté il y ait une écoute une écoute active et empathique parce que en fait nous on les témoignages qu'on reçoit, ça, ça revient énormément. Le fait que, ouais, j'en parle, mais il me dit oui, oui... Tu vois, pour eux, c'est un peu... -"Comme si tu parlais à une meuf", quoi. -"Ouais, c'est un peu ça, ou alors ça va changer pendant deux jours et puis après non. Ou alors... Et puis il va me dire non, mais t'en fais des caisses, t'en fais pas grand-chose, c'est toi qui te crée des problèmes, la charge mentale ça n'existe pas, c'est un truc de féministe. Bref, tu vois, c'est... En fait, c'est ça qui manque beaucoup. Et d'ailleurs, ça c'est un truc qu'il y a beaucoup de femmes qui nous envoient des messages pour nous dire « Merci pour votre compte parce que
Speaker B [00:24:28]:
Speaker A [00:26:10]:
Speaker A [00:26:10]:
Speaker A [00:26:10]: je sens que... » « Je suis pas seule au monde, quoi. » « Et puis je me sens écoutée, en fait. »
Speaker A [00:26:10]:
Speaker B [00:26:17]:
Speaker B [00:26:17]:
Speaker B [00:26:17]: « Écoutée et comprise et je sens que c'est légitime de me plaindre pour ça. Enfin, de me plaindre, c'est même pas une plainte, parce que des fois, on est épuisé par ça. Voilà, donc ça, je pense que ce qui est hyper important, alors la communication certes, mais qu'il y ait une écoute de l'autre côté, une écoute empathique et sans remettre en cause le ressenti. Parce que je peux exprimer tout mon ressenti du monde. Si en face, mon conjoint trouve que ce n'est pas un ressenti légitime, que ce n'est pas grave et que je me stresse trop pour rien, ben ça va rien changer finalement. Il va juste se dire que je suis ultra stressée pour rien. Donc...
Speaker B [00:26:17]:
Speaker A [00:26:55]:
Speaker A [00:26:55]:
Speaker A [00:26:55]: Moi, je leur dis à ce moment-là de répondre en fait, c'est mon ressenti. C'est pas à toi de me dire si c'est grave, pas grave, stress, pas stress. Je te dis ce que je ressens, tu le prends tel quel et tu t'adaptes en fait. Tu me dis pas ce que je dois ressentir et qu'est-ce qui doit être stressant pour moi ou non. Et qu'est-ce qui doit être épuisant pour moi ou non. Non, non. C'est mon ressenti à moi, c'est mon vécu à moi. Je te le dis, je te demande pas ton avis en fait, je te le dis. Donc vas-y, fais ce que tu as à faire parce que moi je veux plus être dans cet état là. Parce que non, non, la charge mentale c'est tout sauf un truc de bonne femme, moi celle que je récupère en burn-out, c'est surtout et beaucoup d'absence de soutien à la maison. C'est-à-dire que même si le burn-out, il démarre dans le milieu professionnel, parce que harcèlement, parce que mise au placard, parce que surcharge, tu vois, enfin bref, les causes, il y en a plein. Il n'empêche que quand elles arrivent à la maison, elles doivent se taper la deuxième journée et ça ne peut qu'aggraver finalement le stress, la fatigue. Et non, le stress et la fatigue, ça a un impact sur l'état de santé mentale et physique. Ce n'est pas anodin, ça à prendre au sérieux. Et donc dans la communication, on n'y va pas en mode « s'il te plaît, est-ce que tu veux bien parce que je vais pas bien. Non, je te dis comment elles sont les choses et tu les acceptes. Je te demande pas ton avis, mais par contre, je te demande de mettre la main à la pâte. Et ça, c'est beaucoup d'estime de soi. C'est beaucoup d'assurance. Et c'est ce qu'on bosse généralement, c'est de se sentir légitime, comme tu dis, de se sentir légitime, de dire que ça ne va pas. Et c'est mon ressenti et j'ai le droit de me sentir comme ça. Et c'est normal, je ne suis pas folle. Tout ça, c'est un travail de soi, en fait. Il faut... Je vais dire, il faut prendre ses coronesses, mais non. Mais il faut se blinder. Il faut se blinder. C'est un travail qui se fait en interne pour se sentir assez capable d'affronter, finalement. Moi, je vois ça comme de la confrontation.
Speaker A [00:26:55]:
Speaker B [00:28:45]:
Speaker B [00:28:45]:
Speaker B [00:28:45]: Je pense qu'il y a des personnes qui vont un peu trop, pas trop loin là-dedans, mais qui se focalisent uniquement là-dessus, en se disant que c'est un problème de confiance en soi, c'est un problème de mauvaise communication, etc. Mais la communication, ça marche aussi dans les deux sens. Donc je pense que, évidemment, c'est bien de travailler sur la communication non violente, et bien évidemment, c'est bien de travailler sur tout ça, mais de l'autre côté, il faut aussi que les conjoints, que les pères, travaillent leur écoute empathique et active.
Speaker B [00:28:45]:
Speaker A [00:29:21]:
Speaker A [00:29:21]:
Speaker A [00:29:21]: Si tu veux, j'ai compris ce que tu veux dire, c'est que c'est pas que notre boulot à nous, pas du tout. C'est clair qu'il y a deux personnes qui sont impliquées, il y a deux genres qui sont impliqués, donc les deux doivent prendre leurs responsabilités, mais ce n'est pas la même responsabilité. Il y en a un, il doit juste sortir les doigts des fesses, et la deuxième, c'est de comprendre que ce n'est pas sa responsabilité à 100% de devoir s'occuper de tout, tout le temps. Donc, bien évidemment que c'est un travail de deux personnes. Là où ça va bloquer, c'est que toi t'as pas l'impact sur l'autre. Enfin je veux dire, tu peux pas venir modifier l'autre. Tu vois ce que je veux dire Oui, oui, oui, tout à fait. Tu peux pas venir obliger l'écoute active.
Speaker A [00:29:21]:
Speaker B [00:29:58]:
Speaker B [00:29:58]:
Speaker B [00:29:58]: Oui, oui, tu peux pas l'obliger. C'est justement le problème. C'est justement pour ça, il faut, je pense que... Bon, on continue après, à faire toutes ces sensibilisations, etc. Mais, ouais, il faut que... Il faut que les hommes, je ne sais pas, il faut que dans nos représentations aussi, on mette plus en avant l'embatti, comme un truc pas juste de femmes.
Speaker B [00:29:58]:
Speaker A [00:30:29]:
Speaker A [00:30:29]:
Speaker A [00:30:29]: En fait, C'est comme s'il y avait plusieurs niveaux. C'est-à-dire que je pense qu'il y a une sorte de... Il y a un truc, ça ne dépend pas de nous. Ça va être encore une fois les codes sociaux. En fait, c'est les codes sociaux qui doivent changer. Du coup, il faut qu'on change un peu ce qui se dit dans les médias, dans la télé, dans les magazines. Et ça, c'est pas... Si tu bosses dedans, je ne vois pas comment tu peux faire ce genre de chose. Maintenant l'homme il se dit, attends, si je pense autrement, c'est pas normal, c'est mal vu, donc je vais donner la bonne réponse. Ça, c'est un signe que finalement tous les débats qu'il y a et toutes les manifs et voilà, toute cette sensibilisation n'empêche de... T'as pensé, ah vous avez quand même une grande communauté. Tout ce travail fait qu'il y a les mentalités qui changent. C'est juste qu'elles changent... À vitesse d'escargot, quoi. Ça change tout, petit. Mais ça change. Donc ça, c'est la partie où nous on n'a pas d'impact. C'est plutôt des groupes, j'ai l'impression. C'est un travail collectif et c'est un groupe via tous les médias, via tous les écrans qui vont changer cette mentalité, qui va peut-être rentrer dans la tête des hommes et surtout la nouvelle génération, qui dit qu'en fait, oui, je dois être plus empathique, plus bienveillant et à l'écoute et comprendre que c'est aussi mon travail. Là, c'est le parent qui va rentrer en compte. Par exemple, moi, j'ai des enfants, une fille et un garçon, c'est mon travail que de les éduquer tout pareil, de tout leur proposer en même temps et d'éviter comme ça de genre aider maintenant et de mettre mon fils ici, ma fille là, et d'assister mon fils et pas ma fille. Tu vois, c'est mon rôle. C'est notre rôle à nous deux de donner cette nouvelle éducation pour insérer cette mentalité d'écoute active et tout ça. Mais en attendant.
Speaker A [00:30:29]:
Speaker B [00:32:06]:
Speaker B [00:32:06]:
Speaker B [00:32:06]: En attendant, je suis assez d'accord finalement, au niveau individuel, une fois que l'étape communication et l'appel à la bonne volonté de l'autre du conjoint est passé, si ça fonctionne pas, si ça fonctionne très bien, si ça fonctionne pas... Ouais, c'est compliqué. Ça peut être de la confrontation, comme tu dis, ça peut être aussi tout simplement me traiter comme un collègue. Finalement, il y a aussi tout cet effort de faire prendre conscience à l'autre. Effectivement, si l'autre ne peut pas prendre conscience, il ne veut pas. Tu tombes dans un mur. Il y a des femmes qui quittent leur conjoint pour ça. On a pas mal de témoignages comme ça aussi.
Speaker B [00:32:06]:
Speaker A [00:32:56]:
Speaker A [00:32:56]:
Speaker A [00:32:56]: Et franchement, c'est une solution à prendre en compte. Peut-être que ça peut paraître fataliste ou je sais pas quoi, mais des fois c'est une réalité. Je veux dire, est-ce que ça vaut la peine de rester dans un couple où t'es malheureuse, où tu t'occupes de tout et tu détestes ta vie Ben non, oui, peut-être que quitter le couple peut être la solution. Tout dépend. En fait, c'est des niveaux. Bla bla bla, bla bla bla, ça rentre dans la tête, c'est cool. Ça ne rentre pas dans la tête, je passe en confrontation. Et si tu vois que c'est trop pas possible et que tu parles à un mur et que toi, ça t'impacte quotidiennement et que tu es à ça de la dépression, bien sûr que tu quittes. Enfin, moi, je n'ai pas de souci à dire aux gens, mais barrez-vous des milieux hostiles. Pourquoi
Speaker A [00:32:56]:
Speaker B [00:33:35]:
Speaker B [00:33:35]:
Speaker B [00:33:35]: Oui, tout à fait. Après on en revient toujours. C'est vrai qu'il y a des situations où c'est pas forcément facile, notamment si on est dans des situations de dépendance financière. Oui, surtout ça. Et qu'en plus il y a des enfants, c'est pas forcément simple. Mais bon, c'est une solution en tout cas à prendre en compte. Évidemment, c'est pas...
Speaker B [00:33:35]:
Speaker A [00:33:54]:
Speaker A [00:33:54]:
Speaker A [00:33:54]: En tout cas ça se fait. Sincèrement ça se fait. Il y en a qui ont réussi à le faire, même si c'était des femmes au foyer et qu'elles avaient beaucoup d'enfants. Voilà, ça se fait parce que j'imagine, vu leur quotidien, toutes les galères à venir étaient plus supportables en fait que de rester dans le foyer. Donc ça a dosé. Il n'y a pas de science exacte au final. C'est à doser. Mais ce qui est certain, c'est qu'il n'y a aucune raison de subir sa vie. Ça, c'est une certitude. Il n'y a aucune raison d'être au bout de sa life parce que personne ne fait son travail. Enfin bref, que tu te retrouves toute seule à tout faire. Il n'y a pas de raison. C'est écrit nulle part et on ne vous le recommande absolument pas. Dis-moi, comment fonctionne le collectif Ta Pensée 1 Où est-ce que vous intervenez Comment on fait appel à vous Qu'est-ce que vous proposez
Speaker A [00:33:54]:
Speaker B [00:34:43]:
Speaker B [00:34:43]:
Speaker B [00:34:43]: Alors nous, nos actions principales, c'est le compte Instagram essentiellement, mais on intervient aussi effectivement, ça peut être dans des festivals, ou en universitaire, ou en entreprise. Donc pour faire appel à nous, selon nos disponibilités, Il y a éventuellement une personne du collectif qui pourrait intervenir. Pour faire appel à nous, c'est par mail. C'est tapancea.collectif.com
Speaker B [00:34:43]:
Speaker A [00:35:12]:
Speaker A [00:35:12]:
Speaker A [00:35:12]: Donc même dans les écoles au final
Speaker A [00:35:12]:
Speaker B [00:35:16]:
Speaker B [00:35:16]:
Speaker B [00:35:16]: pourquoi pas. On n'a pas trop fait ça. On va commencer au berceau. C'est ça, effectivement. Mais oui, tout à fait. Nous, pour l'instant, c'est vrai qu'on a plutôt des requêtes du côté entreprise ou université ou des événements, des événements même organisés par les municipalités, par exemple, ça arrive aussi. Mais après, pourquoi pas
Speaker B [00:35:16]:
Speaker A [00:35:41]:
Speaker A [00:35:41]:
Speaker A [00:35:41]: Tu vois, s'il y a des profs, par exemple, qui nous écoutent, Proposez,
Speaker A [00:35:41]:
Speaker B [00:35:46]:
Speaker B [00:35:46]:
Speaker B [00:35:46]: proposez une intervention. Tout à fait, proposez, envoyez-nous un mail. Et ouais, avec plaisir.
Speaker B [00:35:46]:
Speaker A [00:35:53]:
Speaker A [00:35:53]:
Speaker A [00:35:53]: Dis-moi, pour clôturer cet épisode, qu'est-ce que tu dirais à une femme qui nous écoute et qui est comme ça en épuisement et en mal-être, bon, certes, lié à la surcharge de tâches domestiques, mais vraiment ce fameux burn-in, burn-out, qu'est-ce que tu lui conseillerais
Speaker A [00:35:53]:
Speaker B [00:36:10]:
Speaker B [00:36:10]:
Speaker B [00:36:10]: Alors, moi déjà, je voudrais lui dire, comme on l'a dit déjà avant, que Si c'est votre situation, vous n'êtes pas seul et c'est pas de votre faute. Vous n'êtes pas responsable de ça, en fait. Si vous avez tout ce poids-là, c'est malgré tout ce qu'on peut dire sur l'organisation, ceci, cela, c'est avant tout parce que votre conjoint ne fait pas sa part. Donc déjà, et vous n'êtes pas du tout seul dans ce cas, on est énormément dans ce cas, donc voilà, vous n'êtes pas seul, c'est pas de votre faute. Et oui, et si vous en avez la possibilité, vous faire accompagner ou trouver une personne dans votre entourage qui va pouvoir vous soutenir. Si ce n'est pas votre conjoint, si c'est lui, tant mieux. Et sinon, une autre personne dans votre entourage qui pourra vous écouter et vous comprendre. Exact. En tout cas, merci beaucoup
Speaker B [00:36:10]:
Speaker A [00:37:08]:
Speaker A [00:37:08]:
Speaker A [00:37:08]: pour tout ce que tu nous as apporté. Merci à toi. Avec grand plaisir. Et puis n'hésitez pas, t'as pensé à le compte Instagram qui publie quand même pas mal de témoignages. Ça permet de se sentir moins seule. Et puis l'analyse, elle est toujours à prendre. Donc je vous recommande, je mettrai bien évidemment le lien sur le descriptif. Voilà, encore un épisode politique, mais mesdames, le burn-out est politique et plus vite vous en prenez conscience et plus vite vous ferez la paix avec ce mot et plus vite vous serez actrice de vos vies. Parce que comme on l'a dit dans le podcast, on peut attendre que les hommes prennent leurs responsabilités, mais en attendant, Il faut bien qu'on se préserve, qu'on se protège et qu'on prenne notre vie en main. Et pour ça, il n'y a pas de secret. Il faut se blinder, gonfler ses poumons, bien ouvrir son thorax et yallah comme on dit chez nous. En tout cas, merci plus plus pour ton écoute. Si tu veux soutenir le Café des Bernice, tu peux me laisser un avis. Tu peux me mettre 5 étoiles sur la plateforme d'Apple Podcast. Tu peux partager ce podcast partout autour de toi. Ça servira toujours une personne et ça permettra aussi de le faire vivre. Si tu veux échanger sur cet épisode, je te donne rendez-vous en message privé sur Instagram ou alors sur mon canal Telegram privé pour éviter les réseaux sociaux. Sinon, on se capte la semaine prochaine pour un nouvel épisode et d'ici là, booste ton feeling good