Sarra: Coucou, bienvenue au Café des Burnies, le podcast qui prend soin des nanas en burnout. Je m'appelle Sarah, je suis infirmière et naturopathe, et ma mission est de t'aider à déculpabiliser, à sortir de ton isolement pour recharger tes batteries et être épanoui. Chaque semaine, que ce soit en solo ou avec une nana inspirante, on parlera dévalorisation, échecs, mais aussi résilience, espoir, reconversion et surtout tricothérapie. Inscris-toi à la masterclass offerte pour découvrir THE habitudes anti-burnout à mettre en place. Abonne-toi pour être au courant des futurs épisodes. Et maintenant, détends les épaules, cohérence cardiaque et profite pleinement de cet épisode. Alors Aujourd'hui, je vous présente Laetitia, Morgane et Anaïs. Elles vont nous parler de leur burn-out et comment elles ont sublimé leur blessure, sur quoi elles se sont appuyées pour reprendre des forces, de l'énergie et sortir de là et aller de l'avant. Juste, je te préviens, il va y avoir de l'écho parce que j'ai enregistré cet épisode en mode « real life », donc on était chez les Recoupettes et malgré le tissu qu'il y a autour, bien écoute, il y a quand même de l'écho. Ceci dit, ça n'enlève rien du tout à la pertinence du contenu et à sa qualité. Je te souhaite une très bonne écoute. Donc aujourd'hui je reçois Laetitia de Les Recoupettes, qui est la fondatrice de l'association Les Recoupettes, qui recycle les arts du fil. Dis-moi si j'ai bien dit ce que
Sarra: Ouais c'est ca !
Sarra: je voulais crabouiller dans
Laeticia: mes mots. Oui C'est exactement ça,
Anaïs: il n'y a pas de souci.
Laeticia: Oui, l'association s'occupe de récupérer tout ce qui est en lien avec les arts du film. Donc ça concerne le textile, la mercerie et les machines. Et nous, on cherche une solution pour leur donner une seconde vie. Voilà.
Sarra: Et tu fais des ateliers aussi Oui, on
Anaïs: fait des
Laeticia: ateliers de transmission, on fait de la transformation avec les bénévoles et on fait de la sensibilisation à l'extérieur par des prestations.
Sarra: Je peux venir avec mon matériel
Laeticia: Ou même sans, juste tes mains dans tes poches, ça suffit aussi.
Sarra: C'est très très bien. Et je trouverai quelqu'un, il va comme ça.
Laeticia: On est là pour t'accompagner sur un projet, exactement. Ok.
Sarra: A côté il y a Anaïs, notre photographe. Bonjour. Bonjour Anaïs. D'ailleurs qui a son appareil Donc si vous entendez des cliches, cliches, cliches, c'est Anaïs qui prend des photos.
Anaïs: Du coup, je suis photographe essentiellement culinaire. En tout cas, c'est ce dans quoi j'essaie de me spécialiser en ce moment. Également du stylisme culinaire, tout ce qui concerne un peu la food, la création de recettes, etc. Et en parallèle, je suis aussi pâtissière. Donc j'essaie de combiner un petit peu tous ces métiers.
Sarra: En gros, deux passions quoi.
Morganne: Tu fais à
Sarra: manger des pâtisseries sucrées super bonnes et tout et ensuite tu les prends en photo avant de les dégommer
Anaïs: exactement et
Sarra: pourquoi il y en a pas sur la table
Anaïs: j'allais le dire c'est quoi cet arnaquage je me suis dit je sais pas mais dis-moi
Sarra: j'ai loupé le crème la
Laeticia: ramener l'appareil photo c'est déjà pas
Anaïs: mal mangez-le
Sarra: et ensuite à ma droite j'ai Morgane, qui est la fondatrice de Idil Paris, qui est une marque de bijoux.
Morganne: Oui, c'est ça. J'ai créé la marque Idylle Paris il y a deux ans maintenant, enfin un an et demi. Et donc c'est tous des bijoux en acide oxydable et plaqué or, où j'ai une partie que je fabrique, une autre partie où je me fournis auprès de fournisseurs français. Et l'idée de la marque, c'est de proposer un univers poétique, authentique et responsable, où je vais veiller à ce que les matières que je vais utiliser soient responsables jusqu'au packaging.
Sarra: Ok, et donc même si vous venez vraiment de trois univers super différents, votre point commun, c'est que vous avez toutes vécu un burn out. Et quelque part, c'est ce burn out qui vous a orienté vers votre activité actuelle. Tout le monde est d'accord
Anaïs: avec ça
Sarra: Du coup j'aimerais connaître votre définition de burn-out. Comme je disais, pas la définition Larousse ou sociologique ou je ne sais quoi, mais vraiment ton ressenti à toi, déjà comment tu l'as... T'as su, t'as fait un burn-out. Quand t'as su que tu l'as fait, quelle était ton émotion à ce moment-là Comment tu l'as pris La prise de conscience, comment elle s'est faite Et quelle est la définition que tu peux lui donner Alors,
Morganne: pour ma part, c'était il y a deux ans et demi, trois ans, mais je ne m'en rendais pas compte à ce moment-là que c'était un burn-out. Pour moi, un burn-out, c'était vraiment le fait d'être surchargée de travail, c'était... Voilà, qui entraînait une dépression, et voilà, je l'identifiais plutôt comme ça. Et je me suis rendue compte seulement cette année qu'en fait, à partir du moment où on va en pleurant au travail on repart du travail en pleurant c'est qu'il y a un truc qui ne va pas et que même si ce n'était pas forcément lié à la surcharge c'était un ensemble, le fait d'être dévalorisé, etc. Rentrer en compte et jouer clairement sur mon moral. Donc clairement, j'ai fait un burnout, je pense que j'en ai fait un, par rapport à comment je me sentais à cette époque.
Sarra: Moi ce que je dis toujours c'est si tu as un doute, c'est qu'il n'y a pas de doute en fait. Si tu dis je pense que... Bon bah c'est qu'il était bien installé. Alors un burnout c'est vrai qu'il est caractérisé par la fameuse phase de l'effondrement où on dit que tu peux soit faire un malaise, soit tu peux plus te lever le matin, mais il y a tout un processus avant. Il y a beaucoup de personnes qui s'arrêtent avant la phase de l'effondrement. Elles ont quand même fait un burn-out parce qu'elles se sont adaptées à un stress pendant super longtemps et le fait de s'adapter à ce stress pendant super longtemps, ça laisse baisser qu'elles, ça a des conséquences physiologiques et émotionnelles. Toi tu dis que tu as été dévalorisé, bah rien que ça, ça plombe quelqu'un. Non, totalement. Du coup, tu n'as pas besoin de contre-amasse par terre pour dire que tu as fait un burn-out. Le fait que tu ailles au boulot en pleurant et que tu rentres en pleurant, ça veut dire que tu es en mode stress toute la journée, tous les jours. Et ça, quand ça perdure dans le temps, ça fait les mêmes conséquences qu'un journal.
Laeticia: Alors moi, je m'en suis aperçue après le départ de mon chef dans mon ancien boulot avec qui j'avais un lien très fort en termes de professionnel. Il est parti du jour au lendemain. Petit à petit, au fur et à mesure des mois, mon sommeil était perturbé et j'avais beaucoup de problèmes de concentration, notamment en conduisant. Et comme j'étais très formée aux fonctions exécutives, j'y étais très sensible. Donc des problèmes de mémoire à court terme, de la tension et de la concentration notamment quand je conduisais, et des problèmes de sommeil. Du coup, la boucle a continué de s'effondrer. J'attendais de plus en plus les vacances pour pouvoir me reposer et reprendre de l'énergie et en fait j'y arrivais jamais en fait c'était reculer pour mieux sauter et voilà et en fait j'ai continué ça pendant plus d'un an et jusqu'à l'effondrement. Donc t'as été vraiment jusqu'à l'effondrement
Sarra: Ah oui oui. Comment ça s'est manifesté
Laeticia: L'effondrement quand j'ai eu trois accidents de voiture en une semaine.
Morganne: Ah ouais
Sarra: Mais ça va
Laeticia: et un gros pétage de plomb du jour au lendemain. J'étais de plus en plus en colère. Du coup, j'ai vraiment pété un plomb. Ma fille m'a filmé ce jour-là parce qu'elle a eu vraiment très peur. Elle l'a envoyé à sa grand-mère en disant il se passe un truc et du coup j'ai été interpellée et là je me suis dit bon stop je m'arrête et c'était le signal
Sarra: quoi pour
Laeticia: moi ça a été vraiment le déclic.
Sarra: Et du coup comment tu définirais le burn out
Laeticia: Comme une accumulation d'une surcharge physique et temporelle. J'arrivais plus du tout à maîtriser mon temps, à maîtriser mon corps, à maîtriser mon esprit. Tout était au maximum et je n'arrivais plus ni à baisser ni à augmenter et du coup mon corps était en surcharge tout le temps tout le temps tout le temps c'est
Sarra: ce qui explique en fait les trois accidents c'était vraiment de la concentration elle était à l'épat crêpe oui oui
Anaïs: puis c'était à
Sarra: 8
Laeticia: heures du matin donc la rigueur c'était le moment où je suis des sens et être la plus attentive Et puis tous les trajets où j'arrivais chez moi, je ne savais pas me rappeler ce qui s'était passé, comment j'étais arrivée jusqu'ici, ça c'était vraiment
Morganne: systématique. C'est
Sarra: le fameux pilotage automatique. C'est que t'es tellement épuisée que c'est ton subconscient qui prend le relais parce que tu n'es pas capable de te concentrer de toute façon, t'es pas capable de raisonner, fixer un point avec tes yeux c'est compliqué, c'est vraiment le subconscient qui va tout faire à ta place et c'est pour ça que les accidents se sont produits, parce que le subconscient il est cool mais...
Anaïs: Et il y
Laeticia: avait plus rien pour me régénérer en fait, J'avais plus de ressources.
Sarra: Puis les repos, j'imagine que ça passait en mode rumination et compagnie. Exact. J'espère pas.
Anaïs: Pour ma définition, c'est exactement la même que Morgane. Dans ma tête, j'imaginais vraiment une surcharge de travail importante quelqu'un souvent qui a peut-être un gros poste ou quelque chose comme ça mais en tout cas ça ressemblait à ce que tu disais Morgane et alors je sais pas pourquoi mais dans ma tête j'ai vraiment l'image du quarantenaire, tu n'en peux plus, c'était impossible que...
Sarra: Une jeunette pimpante comme moi Je l'ai donc dans ma tranche d'âge
Anaïs: Pour moi ça ne semblait pas possible et encore moins à un poste comme celui que j'occupais. Parce qu'en fait, du coup, j'étais un membre de la photo dans une grosse entreprise et puis j'ai décidé de faire une reconversion qui n'a pas été au bout, qui a été au bout, qui a été concluante, mais malheureusement j'ai eu des problèmes de santé qui ont fait que je n'ai pas pu continuer à fond dans ce métier-là, qui du coup était la pâtisserie. Donc, je ne peux pas continuer à plein temps. Par la suite, j'ai dû retourner dans mon entreprise. C'est comme ça que ça se passe après un fongé sif. C'était très compliqué mentalement parce que le burn-out était déjà en cours, je ne le savais pas du tout. J'ai mis très longtemps à comprendre que c'était ça et c'est d'ailleurs on m'a fait la réflexion, c'est pas moi qui
Morganne: l'ai compris.
Sarra: C'est ton entourage qui t'a dit ça va pas
Anaïs: Alors non. En fait j'ai décidé de me prendre en main parce que là ça allait vraiment plus du tout, j'étais arrivée à une phase de non-retour. J'étais tout le temps en colère, épuisée, j'allais au travail reculons. En fait quand j'ai appris que j'allais devoir retourner dans cette entreprise, parce que ça allait mieux en pâtisserie, mais quand j'ai appris, il y avait déjà la tristesse de ne pas pouvoir continuer dans quelque chose dans lequel j'avais énormément d'espoir, Et puis la peur de retourner dans cette grosse entreprise où j'avais vraiment pas envie de retourner, de revivre un peu ce que j'avais vécu, d'autant plus qu'il y a des choses qui avaient changé en termes de management etc. C'était déjà pas foufou, donc je voulais pas vraiment pas continuer là dedans. Et en fait là ça a été la chute totale, J'ai eu de longs mois d'arrêt, de longs mois d'arrêt avant d'y retourner. Je voulais vraiment pas. J'ai fini par y retourner parce qu'il n'y avait pas le choix. Et puis en fait, j'ai commencé à développer des troubles de santé, des trucs vraiment pas chouettes. J'ai fait un petit séjour de trois semaines à l'hôpital. J'ai eu un suivi psy, etc. Et c'est à ce moment-là, le psychologue qui lui-même m'a dit, à la fin du séjour, je crois qu'on aurait dû mettre l'accent sur le travail parce que ça vient de là le problème. Et c'est ce jour-là que j'ai compris qu'en fait les soucis assez importants que j'avais, je voulais pas y croire, c'était vraiment lié à ça.
Morganne: Ça c'est quand
Sarra: même un bel effondrement.
Anaïs: Et puis il va faire un suivi petit parce que là ça devenait très urgent, du coup j'étais mis sous traitement, c'était un peu chaud vraiment et puis à la fin c'était nickel, ça allait beaucoup mieux et j'ai eu de la chance
Morganne: Tu as
Sarra: eu de la chance, tu as bossé, tu
Anaïs: as travaillé, tu t'es reconstruite Non j'ai travaillé pour mais quand je vois l'état dans lequel j'étais, j'ai eu de la chance que ça se soit rapidement terminé.
Sarra: Je vais retourner à ton taf parce qu'il fallait. Oui. C'est peut-être plus du tout quelque chose que tu voulais faire. Après je ne sais pas comment ça se passait sur place, est-ce que l'ambiance a été cool ou non. Mais rien que le fait de faire un boulot avec lequel on se sent plus du tout aligné. T'es contre toi. Au quotidien, t'es en mode conflit de valeurs internes. Et ouais, ça ne peut pas aller. Et du coup, toi, c'était très psychologique. Et ensuite, tu l'as exprimé, tu l'as manifesté avec des troubles alimentaires. Et bim, mademoiselle, elle s'est retrouvée à l'hôpital. Et elle te dit, parce que attends, elle me dit, je suis passionnée de t'avoir fait un burn-out, je sais pas si c'est...
Anaïs: J'ai mis vraiment beaucoup de temps parce que pour moi j'avais pas du tout le profil, c'est ça, j'avais pas le profil et en fait y'a pas de profil c'est ce que j'ai compris beaucoup plus tard
Sarra: parce que du coup cette idée là j'imagine ça va même pour vous deux pour vous un burnout faut être calme c'est la communication qu'on
Morganne: a pu voir en tout cas je trouve qu'on n'est pas suffisamment renseigné sur ce que c'est qu'un burn out et à quel moment parce que le but c'est pas de tomber dans le burn out donc à quel moment sont les premiers signaux et à quel moment il faut se réveiller et se dire stop quoi.
Sarra: C'est vrai qu'on associe souvent le burn out là, je pense c'est un peu à cause des soucis qu'il y a eu, mais on a l'impression qu'il faut être le cadre dans une grande entreprise, avoir moins 50 piges et plein
Morganne: de pertes. Le souci c'est qu'on en entend parler uniquement quand c'est ce type de situation en fait, c'est à partir de là où on en parle, donc c'est là où forcément on associe à ça.
Sarra: Et tu dis donc que j'arrive pas à ce stade Oh ça va...
Laeticia: Moi je confiais la case de la quarantaine donc... Je pense
Anaïs: que j'étais bien dedans. En plus
Sarra: toi t'étais dans l'éducation. Ouais. Donc en plein dedans
Anaïs: aussi. Exactement.
Sarra: Avant, C'est vrai que ça a commencé par les soignants, ensuite c'est parti vers les enseignants. Et là, depuis quelques années, ils ont dit que non, tu peux même élever des chèvres, que tu pourrais faire un burn-out, il n'y a absolument qu'un rapport. Tu peux avoir 18 piges comme tu peux en avoir 56. Il y a des profils en termes de personnalité, on va dire que des paresseux sont très loin du risque burn-out, mais si tu es impliqué, passionné et que tu as quelques petites pensées comme quoi il faut être endurant dans la vie, résister quoi qu'il arrive, c'est ça qui te fait tomber dans les pièges. Et donc pour Laetitia, on a su un peu son déclic, qu'est-ce qui t'a fait comprendre que là stop, là c'est fini, finalement c'est ta fille qui s'est rendue compte à ta place et qui a tiré la sonnette d'assaut. Et pour toi c'était comment Qu'est-ce qui t'a fait comprendre que là c'était pas normal Qu'il fallait se bouger les fesses et prendre soin de soi et faire autre chose
Morganne: Alors ça s'est dégradé en chemin dans mon entreprise. Là j'ai commencé à me prendre plein de réflexions, etc. Ça s'enchaînait, il n'y avait pas de raison. Enfin honnêtement, mon travail était fait correctement, il y avait des résultats, tout le monde était satisfait mais bizarrement les managers, patrons, non. Et donc ça s'est dégradé petit à petit, j'en parlais quand même souvent avec mon copain, avec ma famille parce que j'étais frustrée, j'en avais un peu marre et je perdais confiance en moi petit à petit. Mais autant mon copain au quotidien le voyait parce qu'il voyait bien déjà il était 20h je reçois des messages il fallait que je me connecte, que je retravaille le week-end il fallait que je sois disponible mais par contre j'étais pas payée en urnes supplémentaires j'étais pas non plus payée pour le week-end donc je devais forcément je débordais énormément et mon copain lui voyait que ça. Mes parents ont commencé aussi un peu à le voir et un jour, un week-end, je suis chez mes parents, j'ai mon pc ouvert, je reçois un mail et je me dis qu'on va aller le faire garder parce que de toute façon j'avais pris le rythme en fait de travailler tout le temps sans que ce soit des horaires de travail ou pas. Et là c'était un mail, c'était point par point, il y avait une dizaine de tirées et c'était ça ça va pas, ça c'est pas bien, ça ça va pas, ça t'es nul, enfin c'était, c'était pas t'es nul mais c'était exactement ce que ça traduisait. Et J'ai lu le mail et là je sais pas, y'a tout qui est monté d'un coup, j'ai dit j'en peux plus, faut vraiment m'effondrer Et là mes parents m'ont dit c'est plus possible en fait, ma mère elle a lu le mail, elle travaille dans une grosse entreprise donc je veux dire elle sait ce type de situation mais là c'était inadmissible et clairement on était sur du harcèlement moral et là ils m'ont réveillé en me disant non c'est pas acceptable, là maintenant il faut que tu fasses un point avec eux. J'ai fait un point avec eux, Ça a été compliqué parce qu'ils ne voulaient rien entendre. Il y avait en fait deux patrons. C'était un startup, donc c'était directement avec les patrons, mes managers. Ils ne voulaient rien entendre, ils se renvoyaient la balle en disant « Non, de toute façon, il faut que tu apprennes à travailler avec, machin, enfin bref. » Et au bout d'un moment, je me suis dit « Moi, je veux une rupture conventionnelle parce que je ne peux plus travailler comme ça, c'est plus possible. Ça a été accepté et là j'ai relâché la pression mais je pense que j'arrivais vraiment, enfin je craquais déjà mais là c'était vraiment... Il était temps en fait que ce soit accepté et là ça s'est fait assez vite. Une fois que ma rupture a été signée, j'ai soufflé, je me suis dit c'est bon je vais m'en sortir, je vais partir de là et j'avais peur de reprendre, de retrouver un travail et tout parce que je me suis dit c'est peut-être moi aussi qui a un problème avec le management en entreprise et tout ça, j'ai peut-être du mal avec des ordres ou des choses comme ça, peut-être que je prends trop à cœur les choses, etc. Mais je me suis dit, tente quand même, repostule assez vite pour ne pas rester là-dedans et trop me renfermer, et du coup, prendre encore plus de stress. Et là, j'ai retrouvé une entreprise. Ça a été difficile les premiers mois parce que j'avais du mal à refaire confiance. J'étais hyper sceptique. J'analysais beaucoup le manager en fait. Et finalement, je suis tombée dans une équipe géniale et là en plus d'Idylle je suis toujours dans cette entreprise et franchement j'adore mon équipe, elle me valorise, elle me réentraîne en fait j'ai presque oublié cette mauvaise phase parce que ça s'est enchaîné mais je suis passée tellement du pire au meilleur que du coup ça m'a donné envie d'aller de l'avant et puis après le fait d'en finir sur Utile, ça me refonte.
Sarra: Comment ça s'est mis en route Comment tu t'es dit Parce que là, il y a eu la goutte qui a fait des bandelouazes, les parents, encore une fois, donc c'est l'entourage qui a dit ça va pas, sinon toi, peut-être que t'es allé dormir et puis repartir au boulot tranquillou le lendemain.
Morganne: Ouais, c'est ça, parce qu'on se rassure en se disant quand même qu'on a un poste, on a un travail, on a notre salaire, etc. Enfin, c'est vrai qu'il y a des attaches comme ça un peu de la sécurité quoi donc les proches c'est ce qui fait que tu te dis bon ok si je me retrouve dans la merde ils sont là pour m'aider et ça va aller.
Sarra: Quelque part heureusement qu'ils étaient là pour te rassurer peut-être que toi t'étais toute seule.
Morganne: Ouais donc clairement je pense que toute seule je pouvais encore continuer comme ça jusqu'à totalement exploser.
Sarra: Et du coup ensuite, bim, t'as trouvé un autre boulot qui lui, ça se passe très bien. Et qu'est-ce qui t'a fait dire...
Morganne: Ça faisait longtemps que je voulais lancer ma marque et j'ai toujours été hyper entreprenante de caractère et j'avais envie de me lancer. Je me suis dit que c'est l'occasion. Et puis, le fait de le faire aussi en parallèle de mon entreprise me retirait une source de stress. Je le faisais tranquillement à mon rythme et tout. Et ce qui m'avait animée dans le travail qui a mal fini, c'était justement qu'il y avait tout à construire. C'était le démarrage d'une entreprise et j'avais vraiment adoré ça. Je me suis dit que c'est du gâché d'en être arrivée là parce qu'il y avait tellement de choses à faire et c'est tellement dommage que ça se soit terminé comme ça donc c'était aussi un moyen pour moi de rebondir et de me dire tout ce que j'ai pas pu faire, ce sur quoi j'ai pas été valorisé et au contraire j'ai été dévalorisé, je vais le faire.
Sarra: C'est bien parce que quelque part le fait de relever comme ça des défis ça explose l'estime de soi et ça te permet de... Ça bouge en fait, ça te donne encore plus envie de faire des choses
Morganne: Ouais totalement T'es
Sarra: pas là en train de... Oui je suis trop naze, je suis trop nulle, je sais pas faire... Non non c'est cool. Est-ce que tu penses que la créativité y a joué le
Morganne: fait que ce
Sarra: soit fabrication
Morganne: totalement parce que quand on crée soi même bah forcément à la fin on est fiers de soi parce que la création ça demande du temps il faut se concentrer il faut faire des recherches etc talent bah même pas forcément de talent mais parce qu'on a je pense qu'il faut juste trouver la bonne activité qui se colle à soi, donc c'est ça, mais Je pense que ça aide forcément à s'en sortir. À côté, je fais beaucoup de danse et ça demande aussi de la créativité, le fait de créer une choré, etc. Et c'est pas une fois qu'elle est créée, c'est un échappatoire et on est super content. Je pense que le fait de se concentrer sur quelque chose et le faire, le construire soi-même, le fait de passer toutes ces étapes qui sont difficiles mais on sait l'objectif et on sait que derrière ça va nous aider et arriver à atteindre cet objectif et se dire wow, toutes ces galères là, je les ai faites et aujourd'hui je suis fière de moi, j'en étais capable, je l'ai fait et derrière on a quand même de la reconnaissance aussi parce que nos proches le constatent, nos clients si c'est une activité professionnelle etc. C'est vrai, c'est le fait de voir tout
Sarra: le processus du début à la fin et voir l'objet final qui concrétise un peu toutes tes compétences, tout l'amour que tu as mis dedans. Déjà rien que l'objet en lui-même, il te renvoie de la reconnaissance. En plus après, il regarde l'autre. Il faut quand même se détacher un jour, regarde de l'autre, mais ça fait toujours plaisir quand on te dit « Ah, c'est trop beau, c'est trop bien ». Et en parlant de création et de choses comme ça qui prend du temps et qu'on voit fini à la fin, je rejoins l'art du fil, qui est pas mal lui aussi en termes de créativité.
Laeticia: Pourquoi l'art du fil Pourquoi la couture Pourquoi la couture En fait, parce que Dans ma phase d'effondrement, ce qui m'a maintenu la tête hors de l'eau, c'est de faire de la surjeteuse toute la journée. Moi, ça me met dans un état de conscience, de semi-conscience, on va dire. Et du coup, j'en avais besoin, c'était devenu ma nouvelle drogue j'avais besoin de créer tous les jours, de faire quelque chose de nouveau etc et du coup de ça on est venu plein d'idées autour de la transmission et parce que je touchais à de plus en plus d'art du fil, je me sentais capable de le transmettre aussi. De la couture je suis passée au crochet, crochet au tricot, tricot à la broderie et toute cette grande famille faisait que moi ça tissait du lien avec des générations antérieures et postérieures et j'aimais l'âme des tissus, les histoires, et du coup tout ça s'est entremêlé et j'avais envie d'un projet qui soit à la fois collectif, parce que j'aime travailler au collectif, et qui soit une sorte de preuve que l'économie peut fonctionner autrement que par la lucrativité à tout prix. Et du coup, j'avais besoin de mettre toute mon énergie dans un projet qui me ressemblait, qui avait des valeurs importantes pour moi et en fait du coup j'ai vraiment mené ça au fur et à mesure alors ça a pris quand même un peu de temps déjà pour que je me remette moi et ensuite pour me former mais moi j'avais besoin de me nourrir en tout cas et ça ça me nourrissait et après de transmettre à d'autres personnes et puis si ça peut permettre de toucher certaines d'autres personnes je l'ai pas fait dans le but de toucher, mais le retour des expériences, ça a été ça. Ça a été
Sarra: «
Laeticia: ah, mais ça me permet d'aller mieux ». Et forcément, tu te rends compte que tu touches une catégorie de femmes, clairement majoritairement, qui grâce à la couture, grâce aux arts du fil, reconstruisent quelque chose et se reconnaissent à eux-mêmes. Donc du coup, même si je ne cherche pas du tout à faire de la psychologie ou quoi que ce soit, au contraire j'essaye de me prévenir.
Sarra: Fais-moi tranquille. Ouais c'est ça.
Laeticia: C'est voilà, chacun a son histoire. Moi je peux plus en fait, une des conséquences de tout ça c'est que je ne peux plus engendrer les émotions des autres parce que c'est devenu insupportable et que je les vis à leur place donc voilà, ça c'était une conséquence, mieux me connaître là-dessus donc il y a une barrière qui va se mettre à un moment donné mais elles en parle ainsi et tant mieux qu'elle puisse en parler et que
Sarra: ça puisse leur servir. Quelque part, même si tu ne fais pas de développement personnel En enseignant la couture, le fait de transmettre le savoir-faire, donc coudre et compagnie, t'apprends au nana à rentrer en semi-conscience comme tu dis et à devenir addictive par la suite elle aussi. En fait tout ce qui est hard to feel, donc tout ce qui est broderie, tricot, couture, ça active les mêmes hormones que le yoga. Donc c'est des hormones de bonheur. Donc tu ne peux qu'être bien dans ta peau et vu que c'est des hormones de plaisir, tu deviens addict à ça et tu recherches tout le temps cette sensation là. Et plus tu es en bien-être, plus tu es bien-être. C'est ça. C'est pas comme si tu prenais de la coque ou je sais pas quoi, il n'y a pas des fins indésirables en fait. C'est tes hormones à toi, tant que tu continues à les nourrir, ne pas les surcharger, mais tu continues à les nourrir, tout va bien. Moi, ça m'a
Laeticia: vraiment permis de répondre à ce besoin d'être active et de faire des choses. Avant, c'était en réfléchissant à mes séances avec les enfants, etc. Là, maintenant, ça va être en faisant des choses avec mes mains mais qui sont plus faciles dans la vie de tous les jours. On va moins te reprocher de faire du tricot devant la télé que de te répondre
Morganne: à des
Laeticia: mails. Ah
Sarra: non, je voulais dire que de sortir la machine à coudre et faire ça jusqu'à minuit ou une heure du matin, ça passe moins bien que le tricot.
Laeticia: Ouais bah du coup en fait, dans les arts du flux, tu peux passer d'un truc à un autre en fait. Tu peux t'adapter à toutes les situations. Le crochet, tu peux le faire au métro. Dans ta file d'attente, tu peux sortir un truc et voilà.
Sarra: Et du
Laeticia: coup, moi, ça m'a permis de me reconnecter au monde et aux gens parce que je m'étais complètement isolée et de retrouver comme ça des contacts petit à petit.
Sarra: Quand on te voit tricoter ou coudre, pas coudre, broder ou faire du crochet dans la rue, on vient de parler.
Laeticia: Non, ça va être plutôt un moment où j'ai besoin de me concentrer sur moi. Donc
Anaïs: c'est mieux de pas venir me déranger. Laissez-moi tranquille.
Laeticia: En général, si on me voit me mettre à coudre ou quoi que ce soit, c'est que j'en ai besoin et du coup, c'est un besoin d'attention.
Sarra: Donc tu l'utilises vraiment comme un anxiolytique au final. Exactement. Pour moi c'est ce qui m'a
Laeticia: permis d'arrêter les anxiolytiques.
Sarra: C'est vraiment une très bonne alternative. Ouais. Pas mal, pas mal. Il y a l'alcool, la drogue.
Anaïs: J'ai choisi la couture. J'ai bien
Morganne: maqué un dealer, mais j'ai trouvé un...
Anaïs: C'est ça. J'ai trouvé un dealer de fil.
Sarra: C'est des dealers de bien-être. Et aujourd'hui, avec les recoupettes, parce que Là vous voyez pas mais devant moi il y a... Pooooooouuuuuh Il y a... Comment on peut rappeler ça
Laeticia: Un mur de possible
Sarra: Il y a plein de caisses, des... Des casiers, des... Des paniers donc t'as du tricot, t'as des fils, t'as du tissu. Et dans ta tête, c'est rangé
Laeticia: ou pas Oui.
Sarra: Donc je te dis, donne-moi un truc, tu sais où est-ce qu'il est. Ouais. C'est costaud, y a plein de briques à braques un peu partout. Et j'imagine que chaque chose a son utilité. Exactement. C'est comme dans ma tête. Nous sommes accueillies chez toi, Laetitia. Oui. On est dans ton local, les Recoupettes à Lille. Et donc, on est juste à côté de quoi
Laeticia: On est entre le métro République, On est dans le triangle République, l'île Flandre, mairie de l'île. Et on est juste à côté de la médiathèque Jean Lévy, pour ceux qui connaissent.
Sarra: Il y a le site internet.
Laeticia: Exactement, et surtout les réseaux sociaux.
Sarra: Donc il est ici, notre dealer de bien-être, si vous voulez venir prendre votre dose, elle est à Lille. Alors maintenant, si vous êtes loin de Lille, je suis sûre qu'il y a plein de choses comme ça un peu partout dans le monde et qu'il faut juste trouver son petit nid douillet où on vient se ressourcer parce qu'au final, c'est ça.
Laeticia: Il faut juste passer le temps.
Sarra: Moi perso, je préfère venir coudre ici, dès que je pourrais, que de coudre toute seule chez moi, déjà parce que je ne maîtrise pas des masses. Et puis, ce n'est pas la même ambiance quand tu es avec d'autres drogués que toi.
Anaïs: C'est ça.
Sarra: Et donc toi, Anna, dis-nous, parce que toi aussi t'es dans un studio, t'es avec des gens, t'es pas toute seule.
Morganne: Oui, et bien pendant
Anaïs: ma reconversion à pâtisserie, même si la fin était un peu dommage du fait que je ne puisse pas continuer dans une pâtisserie vraiment, J'ai eu beaucoup de chance sur la fin de cet apprentissage j'ai rencontré.
Sarra: Je vais la taper avec j'ai beaucoup de chance.
Anaïs: Mais c'est vrai, j'ai
Sarra: eu de la chance.
Morganne: Non, ça
Anaïs: n'est pas du tout. Non, m'a
Sarra: l'air d'avoir eu de
Anaïs: la chance. Non, mais si je crois beaucoup à l'étoile qui est au-dessus de ma tête et tout ça parce que c'est vrai je trouve que voilà c'est franchement mal parti quoi, voilà si c'est ce que tu veux entendre c'était carrément mal parti et j'ai réussi à trouver des petites doses de t-shirts de bonheur par ci par là.
Sarra: C'est qui tu te reçois
Anaïs: C'est une
Sarra: phrase exacte, c'est que tu t'es ressourcée avec ce que tu as fait. Avec mon métier.
Anaïs: Tu as utilisé ce que tu as trouvé autour
Laeticia: de toi.
Sarra: Nettoye tes barres de RRM.
Anaïs: Non mais quand même, j'ai eu beaucoup. J'arrête de le dire. Donc pendant ma formation, j'ai rencontré deux nanas absolument géniales qui sont dans un studio sur Lille et qui sont pâtissières et photographes culinaires. Caroline et Rachel se reconnaîtront forcément. J'ai pu découvrir du coup un peu l'univers de la food à travers la photo, la conception de recettes, etc. Et ça m'a ouvert les yeux sur le fait que, ok, je ne peux plus continuer en pâtisserie à fond, et bien ce n'est pas grave, on va faire autre chose et on va mixer les deux métiers, le nouveau et l'ancien. Donc je suis partie dans cette voie-là et honnêtement ça a tout changé. Bon entre-temps, il y a eu du coup mon retour au travail qui a été hyper rude avec ce petit passage hospitalier etc. Donc hyper chaud et puis j'ai fini par réussir à partir de l'entreprise où j'étais. Du coup, plus ou moins grâce à mes problèmes de santé, si je puis dire, j'ai pu avoir un licenciement pour... Putain je sais pas comment on appelle ça pardon j'ai bien
Sarra: gros veau
Laeticia: un licenciement pour un compatibilité professionnelle c'est ça
Anaïs: ouais ça aurait pu mais non mais punaise je suis tellement en train d'oublier cette baguelle que...
Sarra: Sarah qui vient poser des questions et qui me saoule
Anaïs: J'en oublie ce terme Mais en gros c'était pour maladie pro et plus, mais on dira rien. Enfin c'est ce qu'on a dit à l'entreprise en gros. Mais en gros c'était pour maladie pro et du coup j'ai pu partir comme ça et correctement et pas en me mettant forcément dans des soucis d'argent etc ça aurait pu aller très très vite donc par la suite création de boîte etc Et les filles avec qui j'avais hyper bien matché, m'ont dit qu'il restait une place dans leur bureau et qu'elle était pour moi si je voulais. Donc ni une ni deux en fait. Dès que j'ai pu, j'ai été là-bas et c'est trop cool depuis. Enfin honnêtement...
Sarra: Moi, je n'avoue pas la chance. T'as saisi des opportunités,
Anaïs: vrai ou
Morganne: pas, vous
Sarra: me dites.
Laeticia: C'est ça.
Anaïs: Tu t'es
Morganne: intro du bon person.
Sarra: Bah ouais, t'as décidé d'eux, t'as appris à te connaître. Oui.
Laeticia: Connaître tes besoins et connaître tes compétences.
Anaïs: C'est ça.
Sarra: Bah ouais. Bah
Anaïs: à force, on croit
Laeticia: que c'est de la chance. Non,
Anaïs: non. Donc, mais oui, j'ai réussi à saisir les opportunités.
Sarra: Il faut s'attribuer, je ne sais pas si ça se dit, mais c'est ça, il faut s'attribuer le mérite, il faut te dire que non, si t'es là aujourd'hui, c'est grâce à toi, c'est tout. Toi, tes talents, tes compétences et surtout tes décisions.
Laeticia: Ah mais ça c'est dur. Tu restes authentique et humble, du coup c'est compliqué.
Sarra: C'est pas cela pété.
Laeticia: Non je sais mais...
Sarra: C'est la
Laeticia: confiance en soi
Anaïs: que tu restes à acquérir.
Sarra: Enfin on
Anaïs: va pas se mentir,
Laeticia: on va dire les choses.
Anaïs: Il reste quand même quelques petites bases à prendre en plus.
Sarra: Il faut y aller par les finitions.
Morganne: Voilà, on
Anaïs: y va step by step.
Sarra: C'est ça. Alors, qu'est-ce qui te fait dire qu'aujourd'hui c'est bon, c'est cool, je suis bien, je suis là où je dois être J'ai
Laeticia: appris à mieux me connaître en tout cas, ça c'est sûr, à connaître les limites, les possibles et les limites. Après, il y a une fragilité qui est vraiment présente et je pense que je l'aurai pour toujours, mais j'arrive à vivre avec. Peut-être qu'il y aura des moments de rechute, mais en tout cas, je suis prête à l'accepter et me dire que j'ai le droit aussi d'être faible à certains moments. Ce n'est pas grave, ça fait partie de moi et ceux qui m'aiment et qui me connaissent accepteront ça. Et puis après sinon ça fait du
Sarra: tri. Exact. De toute façon, être épanouie, avoir une vie heureuse, ça veut pas dire que jamais de la vie normale dans notre peau. Non, non, non. C'est au contraire, c'est ok, là je suis pas bien, je vais pas m'effondrer, je vais accepter le truc, je vais mettre en place une nouvelle stratégie, je vais m'en sortir, je vais sortir mon trigo, je vais me mettre en pause, je vais prendre une vraie phase de récup, parce que je me connais, bla bla bla. Et j'arrive à m'arrêter juste avant la limite. J'arrive même à m'arrêter bien avant. Je peux même anticiper les événements négatifs. Ça ne veut pas dire qu'être épanoui, c'est être pump up positif du matin au soir. Non, pas du tout. Je dirais même que finalement le burn-out t'a appris à te connaître et du coup aujourd'hui t'arrives à esquiver les pièges dans lesquels tu tombais avant. Est-ce que tu lui en veux quand même
Laeticia: Non, non, je le remercie aujourd'hui. Merci Bernard.
Morganne: Non, non, mais il y
Laeticia: a une phrase un jour où on m'a dit finalement tous les échecs c'est comme un cadeau qu'on se fait à soi. Et en effet, maintenant je suis capable de dire que même si c'était compliqué, c'est un cadeau et c'est un cadeau que la vie m'a permis de comprendre pour
Morganne: pouvoir continuer à avancer.
Sarra: Alors si vous deviez conclure, peut-être un conseil tout simplement, imaginons toi par exemple, tu retournes dans le passé, un peu avant le mail, qu'est-ce que tu te dirais à toi-même
Morganne: Une chose que je me dis c'est que Maintenant si je ne me sens pas bien à un endroit, peu importe, je n'attends pas forcément de pleurer pour partir, mais si ça ne m'a tué pas, ça ne m'a tué pas, il y aura quelque chose ailleurs qui sera mieux pour moi, plus adapté, et dans ce cas, je prends confiance, je quitte et je pars sur une autre aventure.
Sarra: Une berge. Ouais, une berge.
Anaïs: C'était quoi
Laeticia: ce truc On
Anaïs: dirait que t'as meuglé.
Sarra: Tu discutes plus avec des adultes. C'est vrai, mais c'est pas
Laeticia: un problème.
Sarra: Du coup là je me lâche Donc tu te dirais à toi du passé là qui... Qui a résisté et qui te connait comme ça sur elle, tu lui dis vas-y casse-toi
Morganne: tu vois que t'es pas bien à un endroit, parce que bon après faut évidemment essayer de comprendre un petit peu ce qui va pas et tout, mais si ça va pas faut bouger quoi, y'a trop de belles opportunités ailleurs pour rester dans un truc qui nous convient pas.
Laeticia: Moi je dirais stop, arrête-toi, écoute.
Sarra: Écoute quoi, écoute qui Écoute toi.
Anaïs: Tu exprimer ses émotions, ne pas tout garder et ne pas hésiter à parler en fait quand ça va pas parce que si ça va pas c'est qu'il ya quelque chose donc voilà faut vraiment pas hésiter à ça il ya pas de mauvaise bonne de mauvaise situation on en revient à ça mais mais non faut pas hésiter à demander de l'aide si on sent qu'il y en a besoin. Qu'il y en a beaucoup ou pas beaucoup, peu importe.
Sarra: Franchement, merci beaucoup. C'était vraiment super, parce que c'est une première pour moi. C'était vraiment cool et j'ai bien l'impression de refaire ça.
Laeticia: J'étais ravie d'avoir t'aider, t'es cobaye.
Sarra: Ah, muchas gracias. Je précise quand même que nous faisons partie d'un gang donc dédicace à Envy un gang d'entrepreneurs lilois qui s'appelle
Morganne: ça fait vraiment brassage
Sarra: Le papa il me dit toujours c'est quoi en fait votre trafic Vous voulez quoi C'est quoi votre niche Dans la mafia vous êtes où On est dans le bonheur. Nous faisons partie du gang des Lilloises, qui est un groupe d'entrepreneurs, qui s'entraide. Et j'aurai l'occasion de vous présenter d'autres collègues du Gangue des Lilloises. Si je devais récapituler l'épisode avec les citations des filles, je dirais te connaître pour savoir t'arrêter, dire stop, lâcher prise quand tu es près de la limite, relever des défis pour te revaloriser parce que le burn out ça détruit l'estime de soi, transmettre si celle-ci fait partie de tes valeurs. Te lancer dans une activité créative, manuelle, parce que tu vas voir tout le processus d'élaboration et tu auras le produit final qui sera physique et palpable et qui va concrétiser tout un tas de compétences et de talents et que tu pourras en plus utiliser comme un anxiolytique. Revoir la notion d'échec, notamment le burn-out, le voir comme un cadeau qui t'a permis de te tirer la sonnette d'alarme en disant « stop, ce que tu fais n'est pas adapté pour toi, il va falloir changer de stratégie, changer de boulot, changer la façon de vivre tes journées et changer ton rapport à l'autre aussi. Sauter sur les opportunités, savoir profiter des chutes, des petites doses de bonheur par ci par là pour te ressourcer sans tomber dans les egocentrismes, et bien reconnaître quand même tes compétences, reconnaître tes facultés, et enfin demander de l'aide, ne pas avoir honte, ne pas se sentir coupable, mais il faut savoir que lorsque tu es en burning ou en burnout c'est très difficile de s'en sortir tout seul. En résumé, ça revient au titre de l'épisode, écoute-toi, exprime-toi, casse-toi de là et demande de l'aide. Merci plus plus plus pour ton écoute, j'espère que cette interview t'a apporté un éclaircissement. Peut-être que tu t'es reconnu dans l'un des discours et peut-être que ça t'a motivé à aller de l'avant. Si tu veux soutenir le Café des Bernice, tu peux me laisser un avis. Dis-moi ce que tu en as pensé de l'épisode. Si tu veux qu'on parle de ta situation et voir ce que tu peux mettre en place, réserve ta séance découverte, partage le podcast avec une personne qui pourrait en avoir besoin. Sinon d'ici là on se capte sur Instagram pour le live hebdomadaire et je te dis à la semaine prochaine, on parlera des différentes formes de burn out, ces différents types et sa place dans notre société actuellement. D'ici là, surtout, n'oublie pas de booster ton feeling good.
Anaïs: Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org